proposée par Alain                   

Me fiant à mes seuls souvenirs d’habitant de la Grand’rue, entre l’église Saint-Denis et l’hôpital, sans le truchement de Google Map pour la vérifier, deux options également distantes s’offraient à moi pour goûter les joies de la baignade : la Saône et le Rhône.

La composition du groupe des baigneurs influait aussi sur le lieu.

L’endroit privilégié de la Saône que nous fréquentions se situait en aval du barrage de l’Ile-Barbe et en amont du débouché d’un égout qui dégueulait ses sanies à quelques mètres pour le bonheur de bonasses pêcheurs, heureux de rapporter de là une friture déjà grasse. Un barrage que franchissait une écluse délimitait l’aire de baignade. Les plus hardis, dont je fus à cause des moqueries de la petite copine qui m’y incita maintes fois, traversaient la rivière. Des herbes collantes rendaient l’accès à la rive droite assez périlleux, pensais-je. Par contre, je savais attendre le passage des péniches pour les éviter. Les ayatollahs de l’hygiénisme et ceux pour qui éduquer c’est couver se demanderont avec stupeur comment j’ai survécu.

D’autres gamins de mon âge se noyaient. Là où passe l’autoroute, au Petit-Paris. Mais ils venaient d’ailleurs. Nous, notre coin sur le Rhône se trouvait à proximité du Pont de la Boucle. Des bans de gravier circonscrivaient des piscines tranquilles à côté du courant bouillonnant du fleuve.

Le pont n’existe plus mais à l’occasion d’une promenade, il y a quelques années, pour expérimenter l’aménagement des berges du Rhône, nous avons découvert des petites « plages ». Des jeunes s’y doraient.

Rien de nouveau sous le soleil !