proposée par André                  

Heureusement qu’il y avait le marché de la Croix Rousse : cétait moins cher ! Ma mère y allait tous les jours. Le mardi il y avait, aussi, le marché forain. On trouvait de tout sur ce marché multicolore et conséquent. Et l’ambiance !

La grosse Henriette, marchande de légumes, qui disait aux dames en manteau de fourrure qui touchaient ses légumes : « Tu cherches quoi, la poule de luxe ? … la fortune à Rothschild ? ». Entendu de mes oreilles !
Un marchand de citrons, sans étalage, qui vendait uniquement des citrons et répétait sans cesse : « Trois citrons vingt sous ! » en tenant trois citrons dans une main. C’était devenu son surnom… (vingt sous = 1 franc ancien).

Ma mère revenait chaque jour avec deux cabas et elle achetait trois flûtes de pain : impossible de stocker, pas de réfrigérateur (il a fallu attendre le début des années 60). Comme disait ma mère : « Chez les épiciers, j’y vais pour le sel et le poivre ».
Heureusement pour elle, une trêve le dimanche soir : sur un morceau de papier gras, des harengs saurs qu’on appelait des « gendarmes », et des paquets de couenne, moins de travail en cuisine…

Le marché de la Croix-Rousse prit sa place vers 1867 quand le boulevard remplaça les fortifications qui délimitaient les pentes du plateau, sur ordre de Napoléon III