proposée par André
Heureusement qu’il y avait le marché de la Croix Rousse : cétait moins cher ! Ma mère y allait tous les jours. Le mardi il y avait, aussi, le marché forain. On trouvait de tout sur ce marché multicolore et conséquent. Et l’ambiance !
La grosse Henriette, marchande de légumes, qui disait aux dames en manteau de fourrure qui touchaient ses légumes : « Tu cherches quoi, la poule de luxe ? … la fortune à Rothschild ? ». Entendu de mes oreilles !
Un marchand de citrons, sans étalage, qui vendait uniquement des citrons et répétait sans cesse : « Trois citrons vingt sous ! » en tenant trois citrons dans une main. C’était devenu son surnom… (vingt sous = 1 franc ancien).
Ma mère revenait chaque jour avec deux cabas et elle achetait trois flûtes de pain : impossible de stocker, pas de réfrigérateur (il a fallu attendre le début des années 60). Comme disait ma mère : « Chez les épiciers, j’y vais pour le sel et le poivre ».
Heureusement pour elle, une trêve le dimanche soir : sur un morceau de papier gras, des harengs saurs qu’on appelait des « gendarmes », et des paquets de couenne, moins de travail en cuisine…
Le marché de la Croix-Rousse prit sa place vers 1867 quand le boulevard remplaça les fortifications qui délimitaient les pentes du plateau, sur ordre de Napoléon III
Moi quand j’avais 11 ans en 1968 à la sortie de l’école Vaucanson à 11h30 j’allais aider une marchande de Fleurs qui était installé pas loin du bout du petit marché sur la petite place mais fort heureusement pas totalement au bout car il y a avait une pissotière mal odorante à cette époque. Je vendais quelques fleurs en fin de marché et surtout j’aidais à tout remballer dans la 404 break verdeau car il y a avait une heure limite pour être parti. Elle s’appelait Francine cette marchande et venait de saint Symphorien d’Ozon mais impossible de me souvenir de son nom. Elle avait une trentaine d’année et un cocker qui lui tenait compagnie. En échange de mes services elle me donnait parfois 1franc ou bien une brassée de fleurs en fin de vie qui faisait le bonheur de ma mère et grand-mère !
Pour prolonger cette histoire, ma maman Gaby faisait son marché aussi, puis moi aussi quand j’ai habité avec mon mari mon village. J’ai le souvenir de la chérie marchande de fruits en face de la mairie du 4ème.
Il y avait le petit marché sur la petite place de la Croix-Rousse, souvent plus cher et le grand marché sur le boulevard beaucoup plus important et bien plus animé. Y aller à la fin vers 11h permettait d’avoir des prix encore plus intéressants car les marchands baissaient les prix pour ne pas avoir à remballer la marchandise.