proposée par Micheline
Dans les années 50, sur la place de la Croix-Rousse, chaque dimanche matin, c’était la fête : impossible de faire la grasse matinée, le bruit montait jusqu’à mes oreilles, au 4ème étage du 2 de la place, par ma fenêtre face à la statue de Jacquard.
Toujours les mêmes cris : » Demandez l’huma ! Demandez l’huma ! » Ils arrivaient très tôt : les vendeurs essayaient de se faire entendre, en couvrant la musique des artistes de rue qui interprétaient des chansons populaires et vendaient les partitions – musique et paroles – s’y rapportant.
Je descendais rejoindre les badauds qui s’agglutinaient et applaudissaient les spectacles, car il y avait aussi des briseurs de chaînes, des camelots, l’homme-orchestre qui jouait de plusieurs instruments en même temps avec sa bouche, ses mains, ses pieds.
Une ambiance bon enfant ; il y avait parfois un joueur d’orgue de barbarie qui passait, on lui donnait des pièces ; il entrait même dans les cours d’immeuble pour jouer, on lui lançait une pièce par la fenêtre.
Un jour, j’ai vu un monsieur complètement dérangé, qui balançait au vent ses billets de banque : une nuée de gens s’est précipitée pour les ramasser… Moi, qui étais petite fille, je croyais que c’était pour les lui rendre… et bien non, les gens sont partis avec !
Place de la Croix-Rousse !
J’ai connu ! En 1959 et après ! Et le petit bal du 14 juillet !
Et les mineurs (sans doute venus de Saint Etienne) qui quêtaient dans leur casque pendant la grève nationale de mars 1963…
Du spectacle vivant place de la Croix-Rousse !
J’ai manqué ça !
Ça devait être au début des années cinquante… ou bien je n’étais pas assez matinal ?
Dommage ! Je n’étais pas là.
J’aurais pu acheter des bonbons chez la Mère GAY !
Mes parents allaient danser sur la place Croix-Rousse le 14 Juillet. Je me souviens : c’était l’orchestre Rudy Misol.