proposée par André                   

Le chauffage est une charge difficilement compressible, mais dans les années 50, avant la modernité, c’était une autre histoire ! Deux critères étaient d’une importance capitale : l’isolation et le coût.

L’isolation était pratiquement inexistante (que de pertes de calories) et nous n’avions pas de salle bains – pas facile de se laver à l’eau chaude. Le coût était important et difficile à maîtriser – les hivers étaient bien plus rigoureux et par conséquent…

Heureusement ! Les cheminots avaient droit à des lots de traverses réformées et remplacées un lot de 30 traverses environ par an. Mais cela générait des corvées auxquelles nous participions souvent contre notre gré ! Mon père : « Viens avec moi, nous allons faire des cales de marmite ». C’était le chant du départ. Il fallait fendre les traverses à la masse avec des coins et ensuite les scier en morceaux calibrés pour la cuisinière. Parfois, le sciage se faisait à la cave. Que de poussière ! Je crachais noir.

Mais cela représentait une économie appréciable. Ensuite, il fallait monter le bois au 4ème étage et remplir le charbonnier.

Le bois était traité à la créosote contre la pourriture, un produit collant avec une odeur tenace. Le stock écoulé, il fallait « passer » au charbon. On devait le commander chez DULIN et le payer !  Au choix, selon les moyens du moment :

– Les boulets pas très chers mais qui « ne tenaient pas longtemps ».

– L’anthracite, cher, mais avec un pouvoir calorique important.

 

Le charbon était livré à la cave et il fallait, aussi, le monter au 4ème : c’était une des corvées du jeudi matin.

Mais, comme disait Audiard : « Le travail, il faut commencer tout petit, sinon on ne s’habitue pas ».