proposée par Danièle
Quand j’étais gamine (j’ai maintenant 80 ans) l’appartement de mes parents était chauffé par un poêle à charbon. Je me souviens très bien de la livraison de ce combustible. Monsieur ABRY, qui avait son commerce rue Henri Gorjus arrivait dans la rue conduisant une carriole tirée par un âne, dans laquelle il y avait des sacs de boulets de coke. Avant de prendre un sac sur son dos, il mettait sur la tête un sac de jute qui lui couvrait aussi les épaules ; il m’impressionnait beaucoup et me faisait même un peu peur.
Pas très loin de chez moi, dans la rue Perrod, il y avait un magasin extraordinaire : une vraie caverne d’Ali Baba. C’était une droguerie, où l’on trouvait tout ce qu’on voulait ; il y avait de la marchandise par terre, sur les étagères et aussi pendues au plafond. La propriétaire, Madame Campagne, s’y retrouvait très bien dans ce fouillis et arrivait toujours à nous satisfaire, avec beaucoup de gentillesse. Je me souviens surtout des martinets qui pendaient au plafond !
L’enseigne du marchand de charbon est toujours visible au 15 rue Henry Gorjus.
Et l’été, les charbonniers livraient d’immenses pains de glace dans les bars et cafés qui les entreposaient dans de meubles massifs, en bois (des glacières). Pains qu’ils débitaient ensuite, pour mettre dans les verres des clients, avec un petit marteau et un petit outil métallique à dents.
A l’époque, mes parents n’avaient pas de refrigérateur, j’allais avec un récipient chez le cafetier voisin pour lui acheter quelques éclats et petits blocs de glace.
Vers 1978-80, je me souviens avoir vu le charbonnier livrer le sac de charbon qu’il avait sur l’épaule et le déposer dans une cave du 15 rue d’Ivry…
Moi je me souviens d’un copain charbonnier : on l’appelait pompom.
je me souviens de Monsieur Lombard charbonnier dont l’entrepôt était situé pratiquement au bout de la rue d’ivry. Il livrait avec une carriole a bras sur laquelle il n’y avait jamais plus de 3 ou 4 sacs de charbon. La plupart du temps il livrait un sac de charbon qu’il déversait dans le « charbonnier » coffre ou était entreposé le charbon dans l’appartement des clients. Lorsque les clients habitaient dans les environs de son dépôt et qu’il n’avait qu’un sac de charbon à livrer, il ne prenait pas sa charrette à bras, chargeait le sac de charbon « 50kg » sur une épaule et partait a pied.
« La mère Campagne » !! mon père (très bricoleur) y allait souvent, certain de trouver ce dont il avait besoin : et je revois son sourire mi-émerveillé mi-sceptique, quand il en revenait, subjugué par l’efficacité de la petite dame dans ce bazar… lui qui était assez maniaque sur le rangement 😉