proposée par Danièle             

Quand j’étais gamine (j’ai maintenant 80 ans) l’appartement de mes parents était chauffé par un poêle à charbon. Je me souviens très bien de la livraison de ce combustible. Monsieur ABRY, qui avait son commerce rue Henri Gorjus arrivait dans la rue conduisant une carriole tirée par un âne, dans laquelle il y avait des sacs de boulets de coke. Avant de prendre un sac sur son dos, il mettait sur la tête un sac de jute qui lui couvrait aussi les épaules ; il m’impressionnait beaucoup et me faisait même un peu peur.

Pas très loin de chez moi, dans la rue Perrod, il y avait un magasin extraordinaire : une vraie caverne d’Ali Baba. C’était une droguerie, où l’on trouvait tout ce qu’on voulait ; il y avait de la marchandise par terre, sur les étagères et aussi pendues au plafond. La propriétaire, Madame Campagne, s’y retrouvait très bien dans ce fouillis et arrivait toujours à nous satisfaire, avec beaucoup de gentillesse. Je me souviens surtout des martinets qui pendaient au plafond !

L’enseigne du marchand de charbon est toujours visible au 15 rue Henry Gorjus.