proposée par André
J’avais un peu plus de 15 ans, j’étais lycéen à la Martinière. Mais, pas d’argent de poche ! Une seule solution, du travail pendant les grandes vacances. Alors pendant le mois de Juillet, je me suis fait embaucher chez Jacquemin à Vaise.
Ce fut ma première expérience du travail. Une entreprise spécialisée dans les condiments. Travail en sous-sol toute la journée sous le regard attentif d’une contremaîtresse. Je mettais des cornichons, des oignons macérés dans le vinaigre dans des sachets plastiques : 20 par sachet…..pas 21 ! Une galère ! Les journées n’en finissaient plus. Le soir j’étais « parfumé » par les épices. Jusqu’au jour où l’on m’a demandé de remplir des pots de moutarde ; je n’aime pas la moutarde ! J’ai travaillé 3 jours et j’ai demandé « mon compte » : une misère ! Oui, mais alors, mon argent de poche ?
Heureusement, grâce à un copain, j’ai pu travailler « dans la foulée » chez SODIJOU rue Pierre Brunier : une usine de jouets et de peluches. Il y avait « plein de filles »… mais je n’ai pas été embauché pour les jouets donc je ne voyais pas les filles.
La Direction avait décidé de construire un hangar supplémentaire. Nous étions deux pour aider le maçon, Jeannot : menuiserie, peinture, montages métalliques, charpente. Mais le plus dur, la bétonnière pour faire la chape : une semaine à la pelle pour remplir cet engin. Heureusement, il a plu, quelquefois et Jeannot disait : « Article 22 – mets toi à l’abri quand il pleut ». Et nous nous reposions dans la paille prévue pour garnir les peluches.
4 semaines, puis, la paie. Nous n’étions pas déclarés : 170 Francs… au lieu de 300 environ. Mais que dire ? Après le prélèvement libératoire opéré par ma mère, j’ai pu m’acheter une paire de mocassins blancs, un pantalon bleu marine en tergal, un pull d’été bleu ciel col en «V» en banlon, et c’est tout ! J’en ai pris grand soin, je les ai gardés longtemps. Mais c’était peu en rapport avec ma peine.
Les créateurs de la société SODIJOU et des JOUETS SAINT-CLAIR ont ouvert au sortir de la 2de guerre un atelier de fabrication de poupées et d’ours en peluche rue Royale. Ils possédaient des ateliers secondaires et des ateliers de tissage, et pratiquaient le portage de travail à domicile dans toute la Croix Rousse. Vers 1952, ils installent l’usine dans la propriété familiale à Cuire, rue Pierre Brunier, jusqu’en 1972, date de leur cessation d’activité. L’usine employait alors environ 50 à 60 personnes.
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