proposée par Gérard et Henriette                          

Dans les années 1920, du temps d’Edouard Herriot, 22 maisons pavillonnaires avaient été construites au niveau de l’actuelle rue Dangon.

Près de 90 familles étaient logées dans ces bâtiments bordés de jardins de 250 m2.
Ces familles vivaient heureuses au sein de ces pavillons formant presque un petit village.
En 1969 de grands travaux débutèrent afin de réparer tous les toits des maisons avec un gros budget…

Mais deux ans plus tard, le bailleur annonça que les pavillons nécessitaient davantage de réparations qui malheureusement étaient trop coûteuses.
Ainsi il proposa de tout raser et reconstruire par la suite de grandes tours permettant de loger 250 familles. Pour tous la proposition sembla alléchante mais personne ne les informa que le prix serait multiplié par 3…
C’est alors que de nombreuses familles se retrouvèrent dans l’incapacité de payer leur logement et furent alors expulsées et durent trouver un nouveau logement parfois loin de la Croix-Rousse.
Qui se souvient de cette femme pleurant à l’idée de devoir abandonner son jardin et particulièrement son rosier resplendissant dont elle avait pris soin pendant des années ? Ou de cette vielle dame décédée de tristesse quelques mois après son expulsion…

Ce fut là un drame qui divise encore aujourd’hui les Croix-Roussiens. Les familles qui ont été expulsées reprochent à la presse de n’avoir relaté que les chiffres.
Effectivement ils vantaient les mérites de ces travaux qui offraient davantage de logements, mais personne ne fit jamais allusion aux familles qui se retrouvaient incapables de réinvestir financièrement dans ces appartements. Quitter ces maisons fut pour certaines familles l’abandon d’une grande partie de leur vie… Beaucoup d’entre elles habitaient ces pavillons depuis de nombreuses années et avaient passé une grande partie de leur vie ici…

Aujourd’hui encore certaines familles se sentent dépossédées : « elles avaient arraché ce pouvoir de vie en transpirant ». On reproche à ces travaux de n’avoir servi qu’à permettre au bailleur d’augmenter les prix et d’augmenter les divisions entre les plus aisés et les familles qui l’étaient moins.

Destruction des pavillons en 1975…

En 1921, la ville, propriétaire de l’ancien clos des sœurs de Sainte-Elisabeth, soit cinq hectares à l’ouest de la rue Philippe de Lassalle, cède ce terrain à l’office municipal des Habitations Bon Marché (H.B.M.) pour de nouvelles constructions et de nouvelles rues sont alors créées, qui portent des noms de professionnels de la soierie : Blache, Bouchon, Dangon, Falcon, Galantier, Pernon, Picard, Pillement, Ringuet.