proposée par Jean-Jacques
L’eau était parfois claire mais restait relativement boueuse. Les égouts déversaient les produits jetés par les usines des alentours : les résidus de teinture de l’usine Gillet venaient alors se mêler à l’eau de la Saône et lui donnait parfois des teintes bleue, rouge. Mais personne ne s’en souciait et les Croix-Roussiens s’y retrouvaient nombreux l’été !
François Gillet (1813-1895) ouvrier teinturier, crée en 1840 l’usine de teinturerie du quai de Serin : l’ère industrielle commence et avec elle, l’ascension de la famille Gillet grâce à un procédé secret de teinture au noir de Campèche. La famille fait construire la Villa Gillet en 1912 sur les hauteurs qui surplombent les usines du quai. En 1977 les bulldozers ont détruit les usines sur trois hectares du quai de Serin, rebaptisé du nom de son fils aîné, Joseph Gillet qui a développé la soierie artificielle.
Nous nous baignions juste à côté de l’égout vers Lyon-Plage. Nous avions pourtant le choix : à équidistance de la Grande-Rue, nous pouvions opter pour les gravières sous le Pont de la Boucle.
Mort de trouille, sachant à peine nager, j’ai traversé la Saône en aval de l’écluse de l’Ile-Barbe avec celle avec qui je suis toujours…
D’autres gones se baignaient au Petit Versailles, dans le Rhône. Il s’en noyait un bon nombre.
Je me rappelle bien de l’usine GILLET car mon père y travaillait et j’ai habité quai de Serin avec vue sur l’usine d’un coté et de l’autre la Saône et ses bas-ports avec les cahutes où les clochards habitaient. J’allais aussi à l’école près du tunnel et quand le quartier a été détruit j’ai été très triste car je ne pouvais pas montrer à mes enfants où j’avais vécu. Regarder les péniches passer sur la saône, voila la vue de mes fenêtres et la rue toute pavée avant mai 68.
Nous sommes allés à la même école je pense. La caserne de la gendarmerie était proche.