proposée par Charlotte
Mon père (1887-1971), tailleur de pierres dans sa jeunesse, était agent de police à Lyon : en 1930 depuis son poste rue du Bœuf il a entendu le bruit de l’éboulement de la colline de Fourvière et est le premier à alerter les pompiers.
Nommé dans le 4e arrondissement, son poste était dans la Mairie sur le Boulevard de la Croix-Rousse et son bureau au premier étage. En même temps que son travail dans la police, il travaillait avec son épouse et sa sœur en ourdissage. Il transportait les coupons de soie et les rouleaux chez les tisseurs. Il logeait sous la soupente, au quatrième étage rue Duviard, alors qu’en dessous au troisième, on dévidait, on ourdissait, on tissait la soie. C’est ainsi qu’il a tiré sa carriole dans les rue de la Croix-Rousse, dans les années 20 jusqu’en 1940. Ensuite comme retraité de la police on l’a mis au service des tickets d’alimentation jusqu’en 1945 (suite à la mise en place du rationnement alimentaire pendant la seconde guerre mondiale).
L’ourdissage est l’opération qui consiste à dévider les bobines de fils sur l’ensouple pour le tissage : les fils de chaîne sont enroulés sous une même tension et de manière parallèle selon un ordre précis. Ce travail est assez délicat car de la qualité du résultat dépend le travail du tisseur.
Le bruit de l’éboulement de la colline de Fourvière n’était pas parvenu jusqu’à moi, pourtant Lyonnais de naissance… Les anecdotes réparent les oublis…
Sinon, j’imagine qu’habiter au-dessus d’un tel atelier ne devait pas être de tout repos, question bruit.
S’agissait-il d’un métier « bistanclaque » ?
Fourvière 1930
Ma grand mère me disait qu’après ce terrible éboulement elle avait abrité des sinistrés à la Croix Rousse