Slam des petites histoires de la croix-rousse


« Ballade »

de Cocteau Mot Lotov


 

… à la maison des associations du 4e

Le 26 novembre 2014, lors de la rencontre des Conseils de Quartier de Lyon 4e,  Cocteau Mot Lotov  déclamait un texte de son cru, inspiré par les anecdotes.

cocteau mot lotov

Cocteau Mot Lotov (Photo Julie-Cherki)

Selon le LAROUSSE le slam se définit comme une poésie orale, urbaine, déclamée dans un lieu public, sur un rythme scandé. En anglais, le verbe to slam signifie : claquer…

Collectifs de slam lyonnais qui proposent des scènes ouvertes de slam, où chacun peut monter sur scène pour déclamer un texte… (ces soirées slam sont gratuites).

Pour aller plus loin : annuaire des slameurs

Des petites histoires au grand boulevard…

Entrez dans la petite histoire
celle qui tisse le quotidien
celle que font les citoyens
celles qui font les grandeurs de demain
Petites histoires et grands travaux
d’un bout de trottoir à tout le territoire
Petites histoires…
À quoi servent les petites histoires ?
Replongeons
dans les sons et odeurs
de la rue Dumont
Suivons
la tournée du marchand de charbon
tirant sa charrette à bras
le long de l’ancienne voie ferrée de la rue Hénon
Visitons
les commerces
cordonnier menuisier laitier teinturier
Attrapons
au passage quelques bouteilles
tirées par les chevaux du limonadier
Ferrand
Revoyons De Gaulle serrer la main de l’enfant
sur fond de tunnel au cri perçant
Des premiers tags sur les murs
aux jardins remplacés par les voitures
Voguons
sur une Saône bleue ou rouge
des rejets de teinture
Respirons à pleines narines
la vanille de la biscuiterie Vignal
alors que des enfants s’enfoncent dans les entrailles de la colline
ont peur et trouvent ça génial
Rappelons
les 25 pavillons de l’actuelle rue Dangon
des familles, des jardins, destruction
à la place grandes tours en béton, les loyers explosions, habitants expulsion
Ecoutons
les cris du rémouleur qui passe devant l’école
l’accent du concierge alsacien de l’usine Verdol
Découvrons
pourquoi l’arbre de la liberté
n’a jamais été planté
Réentendons ce que pouvait être il y a quelques années la vie de quartier :
« Et puis l’été lorsque les fenêtres étaient ouvertes : les musiques, les commentaires des postes de radio, souvent réglés au maximum et dont tout le monde profitait, et plus tard l’usage du tourne-disques.
« Les habitants regardaient aux fenêtres pour se distraire et s’interpeller, on pouvait profiter de la vie de chacun. Les rues étaient également très animées les soirs d’été par les nombreux enfants qui jouaient à la marelle, à la cachette… sans oublier les disputes qui éclataient chaque fois !
« Petit à petit tout disparut, des commerces fermèrent ou se transformèrent. La circulation automobile a changé beaucoup de choses, les enfants ne pouvaient plus jouer dehors, et l’arrivée de la télévision amena chacun à rester chez soi… »
À quoi servent les petites histoires ?
Il faut savoir se souvenir pour mieux voir l’avenir
À quoi servent les petites histoires ?
À savoir
Comment la piscine Saint-Exupéry a failli être un abri antiatomique
Comment un magnolia déraciné peut amener à défendre le patrimoine de son quartier
Ce qu’était hier la rue Chazière
Ce qu’il y avait de neuf à la « traboule 59 »
À quoi servent les petites histoires ?
C’est un aménagement très utile :
elles servent à reboucher les trous de mémoires
Les petites histoires ouvrent la perspective
pour dessiner l’horizon entre deux rives
Des petites histoires au grand boulevard
le quartier vous attend
pour y donner de votre temps
y laisser votre empreinte
y insuffler de la vie
Venez-y sans crainte
et un jour, vous vous promènerez
avec un ami, ou votre petit-enfant
sur le trottoir
où vous lui direz: « ce que tu vois là
c’est grâce à moi »
et vous préciserez: « je te dis ça…
c’est juste pour la petite histoire ».